Le Miel qu’en est-il ?

 le 10 avril 2018 de Novethic

Tandis que les abeilles meurent, la France importe du faux miel

Confrontée au déclin du nombre d’abeilles, la production de miel français a considérablement chuté. Pour répondre à la demande, le pays importe les trois-quarts du miel consommé dans l’Hexagone, principalement depuis la Chine qui a augmenté sa production de 198 % en 5 ans. Or, elle est accusée de couper son miel avec du sucre liquide de riz ou de maïs.

La production de miel en France est passée de 33 000 tonnes en 1995 à 10 000 tonnes 20 ans plus tard.
Pixabay

Savez-vous vraiment d’où vient le miel que vous mangez ? Difficile de récolter les informations tant l’étiquetage est flou et l’origine opaque. La loi oblige, pour un miel d’un seul pays, d’indiquer la provenance. Mais pour les miels mélangés importés, qui aujourd’hui représentent 75% des miels consommés en France, c’est la mention vague « mélange de miels originaires/non originaires de l’Union européenne » qui est inscrite.

Le 27 mars dernier, la commission Développement durable de l’Assemblée nationale a décidé d’imposer une traçabilité du miel. Elle propose un amendement sur la future loi sur l’alimentation. Il rendrait obligatoire l’indication de chaque pays d’origine pour tous les miels, même ceux issus de pays différents. Une revendication des apiculteurs de l’Unaf (Union nationale de l’Apiculture française), de la FFAP (Fédération française des apiculteurs professionnels), mais aussi d’une centaine de parlementaires réunis dans le Comité de soutien des élus à l’abeille et aux apiculteurs.

Un miel sur 10 a reçu un ajout de sucre

La loi n’a pas encore été votée, mais c’est une « première victoire d’étape pour une meilleure traçabilité des miels vendus en France », estime l’Unaf. Cette dernière met aussi en lumière le risque de miel frelaté parmi les importations venant en particulier de Chine, le premier fournisseur français. « La Chine a souvent été épinglée pour des fraudes comme l’ajout de sirop de sucres », explique l’UNAF. « En 2014, les tests de l’UFC-Que Choisir avaient constaté que sur 20 miels premiers prix achetés dans diverses enseignes de la grande distribution, six présentaient des ajouts de sucre, soit presque un tiers des produits ».

Une information confirmée quelques mois plus tôt par la DGCCRF, Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, qui avait constaté que plus d’un miel sur dix avait « subi l’addition d’eau ou de sucres exogènes issus de la canne ou du maïs ».

Augmentation de 198 % de la production

La Chine propose du miel à prix très bas, rentabilisé par cet ajout de sucre liquide. En 5 ans, elle a ainsi augmenté sa production de miel de 198 %, quand celle de la France ne cesse de s’effondrer. Entre 2015 et 2016, sa production a baissé de 33 %. En cause, bien sûr, le déclin des abeilles. Chaque année, près de 30 % des colonies d’abeilles disparaissent.

Une hécatombe qui inquiète jusqu’au géant de l’agro-alimentaire. Le distributeur américain Walmart a déposé un brevet concernant des abeilles robotisées capables de détecter le pollen sur une plante et de le transporter sur les cultures qui en ont le plus besoin.

Marina Fabre @fabre_marina

Apiculture dans le département de Seine Et Marne

Interprofession : l’Apiculture.

On peut se demander : qui est apiculteur ? Celui qui en vit ?  Celui qui élève des abeilles ? Pourtant toutes les abeilles venant d’une ruche, pollinisent et produisent du miel, que l’origine soit professionnelle ou pas.

Quelle différence entre un agriculteur qui élève deux ruches et 200ha de céréale et un citoyen qui a deux ruches et qui exerce une autre profession ? Au regard de l’apiculture aucune différence.
Pourtant quand il y a des calamités, des vols, de dégradations sur des ruchers, les professionnels peuvent avoir recours a des aides de l’Europe, du ministère, des assurances… Les autres rien ! Quand il s’agit de préciser une filière apicole, c’est avec les « professionnels » les autres n’ont qu’à poursuivre leur activité en renouvelant les ruches empoisonnés par les pesticides, en fournissant du miel, production pour laquelle la France est largement déficitaire et qui nous contraint à importer des miels de qualité incertaine.

L’état veut restructurer la filière apicole, si cela aboutit, c’est cette filière qui supportera l’ITSAP dont les déficits se sont accumulés. Si tel est le cas pourra-t-on demander à ceux qui ne sont pas considérés comme vivant de leur travail apicole ou seulement accessoirement de cotiser en plus ?